Bienvenue au Village Tirourda

Tirourda est un village parmi tant d'autres de la Haute-Kabylie qui continue de plus en plus de s'enfoncer dans son isolement.

mercredi 12 juillet 2017. par (Haroun Nait youcef

Situé à 17 kilomètres de la localité de Aïn El-Hammam, au sud-est de la wilaya de Tizi Ouzou et à la frontière de Bouira et Béjaïa, et dépendant administrativement de la commune d'Iferhounène, ce village, où vivent près de 3 000 âmes, est confronté en plus aux aléas et à la rigueur du climat et du relief géographique accidenté, à un modeste quotidien, truffé d'une multitude de problèmes liés principalement au cadre de vie des plus désavantageux. Les premiers à en souffrir et à endurer cette situation de désolation et de marasme social qui caractérise la vie quotidienne de ces modestes montagnards sont sans conteste les jeunes dont le taux de chômage avoisine les 80%. Ce fléau endémique sévit de plein fouet avec son lot de conséquences sur le village. Une simple virée dans ce dernier aura suffi pour constater l'ampleur et la perplexité de leur quotidien. À la place publique du village, Tadjemaât, lieu de rencontre des villageois, l'endroit grouille de monde. Des grappes de jeunes et de vieux discutent de tout et de rien, du sport principalement et de la situation politique, une manière de tuer le temps en ces jours de fortes chaleurs. À ce propos, le sujet, qui attire effectivement l'attention des villageois demeure la récente décision du Parc national du Djurdjura (PND) qui vient d'adresser un courrier, interdisant aux exploitants de la carrière, dite Rouge, surplombant le village, l'extraction de pierres. Ce qui suscite chez ces nombreux travailleurs et pères de famille un sentiment de colère et de désespoir. "La carrière Rouge, située dans la zone périphérique du PND, nous dira l'un d'eux d'un air outré, fait vivre plus de 30 travailleurs avec leurs famille nombreuses. Personne n'ignore que l'extraction de la pierre qui se fait toujours comme à l'époque coloniale, avec des moyens rudimentaires (marteau et burin) et pas d'explosifs, ne pourrait engendrer aucune atteinte sur la faune et la flore, encore moins une dégradation de ce site protégé", nous précisera en substance un ancien travailleur de la carrière. Toutefois, ces pères de famille, dépourvus d'autre ressources, avouent en fait leur scepticisme suite à la décision du PND de procéder à la fermeture du lieu de leur gagne-pain, sans pour autant qu'une solution ne soit proposée comme alternative. Un fait accompli qu'ils ne sont pas près d'assumer et d'admettre. Dans cette optique, les villageois proposent à ce que leur soient accordées des subventions financières pour la mise en œuvre de projets agricoles, adaptés au milieu montagneux (arboriculture, élevage, apiculture...) et ce, par l'ouverture de pistes agricoles.
Ainsi, on apprend que ce village regorge de toutes sortes de minerais et autres matières précieuses. Pas moins de 7 mines désaffectées sont recensées dans différents endroits (minerais de cuivre, de fer, de charbon et d'or), situées aux lieux-dits Akhenaq et Tizgui Illugui.

"Riche mais pauvre !"
Et pour preuve, un jeune pour étayer ses dires, nous exhibera à notre étonnement, un étrange échantillon, plusieurs pépites, où l'on peut distinguer des traces d'or. "Les services des mines viennent cependant régulièrement inspecter des emplacements de ces minerais, mais notre souci reste comment faire travailler nos jeunes en chômage et faire bénéficier notre région de l'exploitation de cette richesse importante", nous indiquera notre interlocuteur. Un véritable paradoxe qui continue d'alimenter les interrogations quant au contraste qui caractérise ce village, implanté sur des gisements de minerais et des conditions difficiles dans lesquelles se débattent des villageois. Ceci étant, en raison de son enclavement en pleine zone montagneuse, la population est soumise à un manque flagrant de transport, notamment en saison hivernale où les chutes de neige atteignent plus d'un mètre de hauteur. Pour ce faire, le revêtement de la piste reliant la RN15 au CW253 vers la localité d'Illilten, sur une distance de deux kilomètres, demeure pour les villageois l'unique salut pour atténuer la situation d'isolement qui ne cesse de s'accentuer. De même que la protection du tronçon routier sur l'axe de la RN15 au lieu des deux tunnels (taburt tamechtuht et tamukrant) des chutes de rochers et des accidents routiers est une autre préoccupation de ce village. À ce titre, sur le volet de l'électrification rurale et de l'AEP, le patelin connaît évidemment une réalité peu reluisante. Ainsi, outre des chutes de tension électrique, enregistrées chaque hiver, plus d'une quinzaine d'habitations sont dépourvues de raccordement au réseau électrique. Idem pour l'AEP qui se fait par le biais de captage de sources, la réalisation d'un deuxième château d'eau devient impérative pour l'amélioration de l'approvisionnement de la population. D'autre part, concernant les moyens de communication, le téléphone est et reste une denrée rare, malgré les nombreuses promesses. On compte seulement cinq lignes (radio rurale) dont la sixième est affectée à un kiosque.
Quant à l'implantation d'une structure sanitaire pour la prise en charge des malades sur place et d'une infrastructure de jeunes (foyer de jeunes), toutes les démarches entreprises par le comité de ce village semblent se heurter à un mur et demeurent sans suite

Village Tirourda

Commune Iferhounene

Wilaya Tizi ouzou

Pays Algerie
tirourdanews@yahoo.com
+213 780 46 95 35

 

Auteur

Haroun Naityoucef , par ici 

www.facebook.fr/HarounCamore 

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